LES NOIRS DE FRANCE ATTAQUENT LA BANQUE DE L'ETAT FRANCAIS POUR AVOIR PROFITE DE L'ESCLAVAGE.
Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) a annoncé vendredi, à l'occasion de la journée de commémoration de l'abolition de l'esclavage, qu'il assignait en justice la Caisse des dépôts (CDC), lui reprochant d'avoir profité de la traite négrière. « La CDC est complice d'un crime contre l'humanité », a déclaré Louis-Georges Tin, le président du Cran, qui assigne la CDC et deux de ses filiales devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris parce que la banque a encaissé les sommes versées par Haïti en contrepartie de son indépendance. « Nous assignons en justice la Caisse des dépôts et consignations, la banque d'Etat qui a joué un rôle considérable dans l'esclavage », a-t-il insisté lors d'un point presse devant le palais de justice, précisant que l'assignation serait remise lundi à la banque.
« 21 milliards de dollars »
Haïti a acquis son indépendance en 1804 contre les troupes de Napoléon Bonaparte, mais la France a alors exigé un tribut financier pour indemniser ses colons. Haïti a payé de 1825 à 1946 « des sommes équivalentes à 21 milliards de dollars », selon Louis-Georges Tin. C'est la CDC qui a encaissé cet argent, a-t-il souligné. Selon lui, « cette rançon a précipité Haïti dans une spirale infernale d'instabilité et de misère ». Après la colonisation, Haïti a été « frappé d’une double peine ».
La CDC s'est également « enrichie grâce à l'exploitation colonialiste », selon Me Norbert Tricaud, avocat du Cran, puisqu'elle a géré les comptes de plusieurs banques coloniales. Plus généralement, l'assignation contre la CDC s'insère dans une campagne du Cran pour obtenir des réparations de l'esclavage. « Si on fait cette assignation, c'est pour alimenter le débat », a dit Me Tricaud.
« L'impossible réparation »
François Hollande a rappelé dans la foulée « l'impossible réparation » des traites négrières et de l'esclavage, prônant « la paix des mémoires réconciliées » auxquelles il faut « donner un avenir », lors d'une cérémonie au Jardin du Luxembourg. « Le seul choix possible, le plus digne, le plus grand, c'est la mémoire, la vigilance et la transmission », adressant ainsi une nouvelle fin de non-recevoir aux revendications de réparations matérielles portée par quelques voix associatives, dont le Cran.
Pour Jean-François Copé aussi il est « compliqué de parler d'indemnisation matérielle » alors que « tant de siècles ont passé ». « En revanche, le devoir de mémoire est indispensable », insiste le président de l’UMP.
source: rmc.fr